In this talk, Ron Wakkary will discuss his recent book, Things We Could Design for more than Human-Centered Worlds (MIT Press 2021). The book is a critical and creative speculation on designing-with: a relational and expansive design based on humility and cohabitation. The exploration aims for an alternative to human-centered design that is rooted in humanism that begets a human exceptionalism founded on ongoing oppressions, exploitation of others, and extractive relations with nonhuman species and matter. The book weaves together posthumanist philosophies with things to critically imagine designing for a world of differentiated humans entangled in an equal fate with all that is not human. The talk will discuss the journey toward concepts of the speaking subject, the human role of gathering and speaking with humans and nonhumans in assemblies that make up designers; biography that describes the shared agencies of designer and things for what they jointly inscribe into our worlds and leave behind; and constituency that seeks forms of collective structures that gather to design across the politics of humans and nonhumans.
Bio : Ron Wakkary is a Professor in the School of Interactive Arts and Technology, Simon Fraser University in Canada where he founded the Everyday Design Studio (eds.siat.sfu.ca). In addition, he is a Professor and Chair of Design for More Than Human-Centred Worlds in the Future Everyday Cluster in Industrial Design, Eindhoven University of Technology in the Netherlands. Wakkary’s research investigates the changing nature of design in response to new understandings of human-technology relations and posthumanism. He aims to reflectively create new design exemplars, theory, and emergent practices to contribute generously and expansively to understanding ways of designing that are more accountable, cohabitable, and equitable...Full bio
Dans cette présentation, je décrirai comment à mon avis l'IHM en tant que discipline peut apporter son savoir-faire et ses valeurs aux transformations nécessaires de la technologie pour concevoir un monde plus habitable.
Le point de départ est l'état des lieux décrit aujourd'hui par les scientifiques quant au monde vivant, animal, végétal et minéral, état des lieux qui sonne aussi, il faut tout de même le dire, l'alerte d'une fin possible de l'espèce humaine, et qui va bien au-delà s'un problème de réchauffement climatique et d'empreinte carbone. Le point de vue que je présenterai est complémentaire par rapport aux grandes approches écologiques actuelles en IHM (optimisation énergétique et/ou low-tech, outils pour la prise de conscience environnementale, et design "plus qu'humain"). Je m'appuie sur la compréhension qu'apporte la philosophie de la technologie sur son évolution et ses impacts, et sur le rôle qu'y jouent les rapports entre humains et technologie, compréhension à laquelle la science de l'interaction technique qu'est l'IHM devrait pouvoir contribuer plus largement. Ma propre contribution à ce sujet réside dans l'analyse d'un continuum entre interaction et conception à travers les "matérialités" de l'interaction, continuum qui permet de réfléchir à notre "nature" technique. Enfin, en ce qui concerne le design "plus qu'humain", je m'intéresse plus particulièrement au passage à l'échelle et au développement des approches systémiques pour la conception en IHM, approche que je considère en réalité comme s'inscrivant déjà de manière implicite dans les pratiques de conception actuelles, caractérisées notamment par la multidisciplinarité, la réflexivité dans l'action conceptrice, ainsi que la capacité à gérer le tacite, le contradictoire et l'incertain.
Pour résumer, je souhaite défendre dans cet exposé l'idée que la science de l'IHM est riche d'approches et de connaissances pour contribuer à la conception d'un monde plus habitable, d'autant que l'IHM constitue l'une des formes les plus néguentropiques de la technologie. Cet exposé a très peu de prétentions à l'exemplarité : les enjeux aujourd’hui sont tels qu’il faut beaucoup se remettre en question, réinventer les approches, accepter de se tromper, parfois sortir de la démarche scientifique pure et de sa discipline d'origine pour tenter des idées.
Bio : Catherine Letondal (www.recherche.enac.fr/ ~letondal) est enseignante-chercheure HDR dans l’équipe Informatique Interactive de l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile). Après une maîtrise en philosophie à Paris I, elle travaille pendant une dizaine d’années dans l’industrie comme ingénieure logiciel, puis quinze ans à l’Institut Pasteur où elle commence des travaux de recherche en IHM, notamment sur la programmation participative. Elle travaille ensuite sur l'interaction tangible en explorant les possibilités du stylo numérique dans divers domaines. Elle s'intéresse aujourd’hui à différentes problématiques d’interaction dans le contexte des cockpits d’avion de ligne, avec notamment les surfaces à changement de forme pour la conscience de la situation et la performance dans le cockpit et la collaboration à distance pour le concept de Single Pilot Operation Sur le plan méthodologique, après avoir travaillé sur la programmation participative avec des biologistes, elle explore l'utilisation de la conception participative et des approches systémiques dans le contexte de de l'ingénierie aéronautique.Full Bio